« La vie est une maladie sexuellement transmissible, constamment mortelle »
SLAM EN LAME
(tiré du spectacle)
Dans la cave se tisse une toile dans laquelle le prédateur se pare, sans détours, de l’objet de toute sa fierté : un pénis conditionné à l’humiliante image d’une femelle animalisée, vaguement parée de tissus brodés. Ce pénis au réflexe pavlovien qui s’exprime dans un brutal va-et-vient lui procure une faible gloire pour pantin, à partager entre vauriens.
Dans la cave se tisse une toile dans laquelle la victime est spoliée sans détours du droit à toute dignité : son corps féminisé qui se devine divin, dont la symbolique plastique de botanique peut s’enfermer dans une boutique en un tour de main rien qu’en serrant les poings. Ce corps s’est pétrifié en une statue glacée quand, menacé comme un gibier, l’assaut organisé fut annoncé.
Dans la cave s’est tissée une toile dans laquelle les droits de l’homme sont réduits à une vasodilatation qui produit gonflement et rigidification
du membre présumé viril. Une verticalité connectée au sentiment de bestialité refoulé et stocké dans une caverne crânienne désaffectée de tout affect lié au monde des émotions, par tradition de gai-lurons tristement réduits aux actes d’infirmes braquemarts mécanisés qui confondent l’héroïsme et les postures d’aliénés.
Dans la cave s’est tissée une toile dans laquelle le droit d’être femme n’est pas envisagé. Objet d’un plaisir à sens unique dont l’utilité publique se réduit aux services du mâle. Être vassalisée est une condition féminine qui n’est pas revendiquée! Et dégage-moi tes prétextes d’identité! Ça fait des centaines d’années à additionner les lâchetés, à dire qu’elle l’a bien cherché! Certaines, même, arriveraient à en être persuadées… Culpabilisées, elles n’ont plus qu’à sombrer. Tu peux te détourner de toute responsabilité, tu t’es vulgairement déchargé, finalement réduit à une visqueuse traînée laiteuse!
Aelix HIR – 2001
FICHE TECHNIQUE :
Dates auxquelles elle s’est déroulée :
Oct. 2000 / Déc. 2000 Construction.
Présentation de l’esquisse le 2.12. 2000 à Villiers-le-Bel.
Mars 2001 / Juin 2001 (Interventions de proximité à Sarcelles et Villiers-le-Bel )
Public effectivement touché :
Le public initialement ciblé est le public des adolescent(e)s et jeunes adultes, ainsi que les professionnels de santé et d’action sociale.
– Développement d’improvisations et construction des saynètes avec 11 jeunes adultes de l’association, d’origines culturelles diverses (Afrique, Maghreb, Europe).
– Interventions de proximité, décembre 2000 à juin 2001 : 1000 personnes dont 70% de 14/28 ans, garçons et filles (Sarcelles, Villiers-le-Bel).
-Interventions de proximité, septembre 2001 à décembre 2001 : 1000 personnes en prévision (Cergy, Eragny, Gonesse, Sarcelles…).
Résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés :
– Présentation de 4 saynètes développant 4 approches de sensibilisation aux comportements dans le cadre de rapports amoureux (durée : 35 mn). Décembre 2000.
– Présentation de 25 saynètes, 7 séquences vidéo (durée : 75 à 105 mn).
– Restitution théâtralisée-débats à l’Espace Marcel Pagnol de Villiers-le-Bel sous le titre : « La vie est une maladie sexuellement transmissible, constamment mortelle ».
– Les 22, 23 et 24 mars 2001 à l’Espace M. Pagnol de Villiers-le-Bel ;
– Les 7 et 8 avril 2001 à la MJC/ Foyer des Jeunes Travailleurs de Sarcelles ;
– Le 17 mai 2001 l’Espace M. Pagnol de Villiers-le-Bel, vers les collégiens de cette ville ;
– Le 1er juin 2001 dans le cadre du Festival « Théâtre en Ville » à la salle André Malraux de Sarcelles, vers des collégiens de cette ville.
Difficultés rencontrées :
Difficile mise en synergie des partenaires de terrain. Efficacité relative des relais de terrain vers le public jeune.
Suites envisagées :
Élaboration d’un support vidéo de prévention MST Adou & Traoré utilisable par les acteurs impliqués dans la prévention et l’éducation, en s’appuyant sur une saynète du spectacle dont la pertinence et l’efficacité du propos ont été validées en présentations publiques.